Technique d'anesthésie des molaires inférieur.

Aspects anatomiques.
Les molaires du maxillaire inférieur sont
recouvertes par une épaisse et compacte
corticale et sont innervées par le nerf
dentaire situé à l'intérieur du canal
mandibulaire.

Comme les prémolaires, les molaires ne
peuvent être anesthésiées par infiltration à
cause de l'épaisseur du maxillaire inférieur.
L'analgésie sera donc faite par une
anesthésie tronculaire réalisée juste avant la
pénétration du nerf dans son canal osseux.

Innervation de la mandibule.
Le nerf dentaire inférieur innerve les
dents et le maxillaire inférieur depuis la
région molaire jusqu'à la ligne médiane
mandibulaire.
La gencive linguale, au niveau de la
région molaire, est innervée par le nerf
lingual, dont certaines branches s'étendent
au-dessus de la muqueuse linguale
mandibulaire.

Les branches terminales du nerf buccal
pénètrent dans le muscle buccinateur et
innervent la gencive buccale dans la région
molaire.

Le nerf dentaire inférieur et le nerf lingual
peuvent être anesthésiés par une seule
injection alors que le nerf buccal nécessite
une injection séparée.

Considérations particulières
Les tissus mous entourant le point où a
été faite l'injection forment un espace qui
doit être imprégné de solution anesthésique.
Cet espace n'est pas anatomiquement défini
et peut donc varier suivant le patient.

Une position fréquente de ce même
espace projeté sur l'os mandibulaire après
injection d'une solution radio-opaque.

Des calculs minutieux de dosage minimum
ont prouvé que pratiquement une
cartouche entière doit être utilisée pour
l'anesthésie régionale tronculaire de la
mandibule. Si une quantité moindre est
utilisée les résultats seront inconstants.

Aspect opératoire
Préparation de la cavité et chirurgie pulpaire
Dans ces traitements, une anesthésie
tronculaire est utilisée et l'anesthésie du nerf
lingual se révèle inutile. Une ischémie
pulpaire, par cette méthode, n'est pas
obtenue.

Intervention chirurgicale
Une anesthésie régionale du nerf dentaire
inférieur devra être complétée par
l'adjonction d'une solution au niveau du nerf
lingual. Les tissus mous buccaux adjacents
aux molaires sont anesthésiés au niveau du
nerf buccal.
Bloc mandibulaire :
Méthode directe :
La bouche du patient grande ouverte
assurera une bonne visibilité des repères
anatomiques.

L'échancrure coronoïde est palpée
avec l'index gauche.

La seringue étant dirigée de la région
prémolaire du côté opposé, l'aiguille est
enfoncée au niveau de l'index.

Chez l'adulte, le point d'injection se situe
à 1 cm au-dessus de la surface occlusale des
molaires, juste au point médian par rapport à
l'index et latéralement au repli ptérygomandibulaire.

Lorsque le patient essaie d'ouvrir la
bouche au maximum, les muscles
ptérygoïdiens sont en extrême tension,
surtout les parties latérales et peuvent
empêcher l'aiguille d'entrer en bonne
position.
Après l'entrée de l'aiguille, on demandera
au patient de diminuer son ouverture
buccale afin de relâcher la tension du muscle
ptérygoïdien.

L'aiguille est alors poussée dorsalement
de 1,5 à 2 cm le long de la partie médiane de
la branche montante. Pendant cette
opération, l'aiguille devra rester en contact
avec l'os sous-jacent de la branche montante
et la seringue sera maintenue horizontale par
rapport au plan occlusal des molaires.

Lorsque l'aiguille rencontrera une partie
résistante au niveau moyen de la branche
montante, il faudra retirer la seringue
légèrement (1 à 2 mm) puis aspirer
délicatement et injecter tout doucement une
dose de 1,5 ml de solution.